Voilà cinq minutes qu’il n’a pas appelé
Et n’a pas envoyé de messages écrits.
Elle ne souhaitait pas se sentir harcelée
Mais rester sans appel, la voilà bien marrie.
Nous sommes en pleine addiction téléphonique
Il nous faut un clavier, une vitre où glisser
Pour zapper sur le net, écouter la musique
Il devient impossible de pouvoir s’en passer.
Avaler les surfaces en patins à roulettes
Les écouteurs fixés sur les deux oreilles
Et suivre les exploits des meilleures vedettes
C’est un plaisir inouï à nul autre pareil.
Comment faisaient les gens avant ce phénomène
Qui ne téléphonaient qu’en cas de besoin
Alors qu’il suffit que l’on se promène
Pour héler les amis qui ne sont bien loin.
Ils devaient s’ennuyer ou faisaient autre chose
Sans doute lisaient-ils en prenant tout leur temps
Alors que chaque jour il nous faut notre dose
D’électronique, au risque d’être mécontents.
Leurs petits mots étaient des lettres manuscrites
Et il fallait se munir d’un dictionnaire
Tandis qu’on utilise des termes hétéroclites
Qui n’ont de sens que pour les partenaires.
On appelle du matin au soir sans se lasser
On envoie des photos en toutes occasions
Et il n’est pas un lieu où l’on peut traînasser
Sans être embarrassé par ces moult effusions.
Le temps révolutionne et le futur promet
D’autres acquisitions ignorant le passé.
Il faut suivre la mode mais l’on se promet
Qu’un jour viendra où on en aura assez.
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