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Petite promenade singulière dans mon univers.
Je vous invite à partager mes amis les livres, la peinture, le dessin, la musique.
Mais aussi tous les moments de la vie.

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vendredi 29 juin 2012

Mes dessins 2012.


jeudi 28 juin 2012

Le cheveu. Galane.2012.




Sur la console brune aux marbrures serrées
Boucle un petit cheveu d’un blond vénitien
Il s’échappe du coffre aux lames ajourées
Des images d’antan, des souvenirs anciens.

Une tête enfantine au doux minois songeur
Pose sur sa mère un visage enjôleur.

Coffres de cèdre blanc ou rose d’Amérique
Remplissent de mystère la table rouge indienne
Une porcelaine aux formes pléthoriques
Repose sur le bras d’une méridienne.

Il semble interroger ses secrets de naissance
Et regarde les nues avec impuissance.

Et le jacaranda des lames du parquet
Se dore au soleil d’un voile transparent
Il arbore un dessin soigneux et coquet
Sous les yeux des tableaux froids, indifférents.

Les boucles dorées assombries par le temps
Ont celé leur histoire jusqu’à la fin des temps.

Des essences de bois au doux parfum de miel
Envahissent la pièce aux mémoires effacées
Un voile se soulève et découvre le ciel
Il pénètre un souffle d’arômes herbacés.

Bavardage. Galane.2012.




On croit que c’est facile de raconter sa vie
Qu’il suffit de donner des exemples patents
De croire que l’on va susciter des envies
Et bien détrompez vous, les gens sont mécontents.

Et pourquoi, s’il vous plaît me raconter cela,
Vous pensez vraiment que cela m’intéresse ?
Que vous parliez à tort de ceci de cela
Cela vous regarde, ce sont vos prouesses.

Soit : vous êtes tout seul le soir à la maison
Et vous n’avez personne avec qui bavarder
Il vous faut cependant vous faire une raison
Les gens n’ont pas envie même de s’évader.

Ils songent à leurs problèmes et gardent tout pour eux
Ou bien ils vous assomment de paroles inutiles
Quoi qu’il en soit vous êtes le dernier de ceux
Que l’on viendra plaindre, ce serait trop facile.

À qui donc se confier dans ces conditions
Et raconter sa peine ou sa bonne fortune
Comment trouver quelqu’un aux bonnes intentions
Qui partage avec vous un morceau de lune.

Faut il vraiment se taire et rester dans son coin
Et faire semblant de vivre et d ‘être heureux
Cacher qu’en amitié on est dans le besoin
Alors qu’on voudrait tant deviser avec eux.

Il devient difficile de se faire des amis
De penser que demain nous ne serons plus seuls
Parce qu’on n’est plus prêt au moindre compromis
Parce que de tous amis on a fait notre deuil.

On l’a bien compris, on ne dira plus rien
Rien de ce qui vous touche personnellement
On dira que tout va pour le mieux, qu’on est bien
Même si au fond de notre âme, on vous ment.

mercredi 27 juin 2012

Le tableau.( d'après une œuvre de Rosina Wachtmeister) Galane.2012.



Deux trous noirs dessinent un regard de rêveur.
Une face rosée tâchée de zèbre opale,
Semble se réveiller dans la douce pâleur
D’une nuit envoûtante presque musicale.

Et le fond du tableau, aux teintes bariolées,
Relève l’innocence de ce thème enfantin
Où le piano se cambre en rondeurs musclées,
Et dont les touches noires s’habillent de satin.

Un signe étrange et fauve recouvre des mesures
Et les notes dansantes d’une page jaunie.
Une main vague et fine, juvénile ossature
Retient un instrument  dont le cuivre est terni.

Un autre compagnon écoute la rumeur
Du souffle de la flûte et des curieux accords
Et s’efface soudain dans un sourire moqueur
Les oreilles troublées par le bruit du dehors.

Le cadre transparent ajoute à la lumière
Et revêt doucement la scène du tableau.
On dirait, suspendu, d’élégante manière
Le concert inédit d’une œuvre de pinceaux.

Le bel oursin bleu. Galane.2012.



Les mille capitules du petit oursin bleu
S’ouvrent au soleil sur le bord du chemin
Teintes céruléennes et vifs camaïeux
Les feuilles épineuses s’effilochent en brins.

Et la boule piquante s’ouvre et se dilate
Merveille échevelée d’une nature sauvage
Elle grimpe sur sa tige de jade et éclate
Offrant dans la lumière ses curieux coloriages.

Elle toise ses cousines aux pointes violettes
Au feuillage élancé de gazon velouté
Cet oursin de Hongrie à la belle toilette
S’échappe des jardins dans les lunes d’été.

De la mousse où les friches jaunies par le soleil
Une tête fleurie jaillit et se déploie
Blanche  tigrée de parme d’un charme sans pareil
Lumineuse clarté d’une douceur de soie.

Telles les feuilles d’acanthe aux pointes acérées
D’autres plantes velues d’un rose framboise
Viennent se mêler aux pousses lacérées
Orgueilleuses et jalouses d’une belle turquoise.

lundi 25 juin 2012

La confusion. Galane.2012.





Je suis sûre, ma chère, que mon cerveau divague
Et je ne puis penser à deux choses à la fois.
Comme si le vent poussait en quelque vague
Le monde des idées, enfin, ce que je crois.

Autrefois je riais sur les belles années
Je songeais, étourdi, aux bonheurs passés.
Aujourd’hui ma mémoire me retrouve étonné
Car je ne sais plus rien et je suis tracassé.

Je fixe dans le temps des repères importants
Je résume la vie en des faits essentiels
Pour tenter de garder un esprit percutant
Et me voilà réduits aux rêves existentiels.

Pourtant je me rappelle mes années de jeunesse
Les vacances d’été et la pêche lointaine
Je revois encore le retour de la messe
Et les gens du village à la bonne centaine

Je sens encore le sel des très grandes marées
Et les bains de soleil sur la digue meurtrie
Nous étions vêtus de tenues chamarrées
Et la vase enlisait nos savates flétries.

Il me souvient encore du fameux marronnier
Sous lequel nous campions par les temps de vacances
Nous dînions chaque jour d’un repas poissonnier
Heureux et légers de saisir cette chance.

Nous vivions de la mer et du ciel d’atlantique
Fortifiés par le vent et le soleil radieux
Mon père racontait des rêves chimériques
Et nous prémunissait des esprits trop curieux.

Ma pensée sélective avive les secrets
De cette famille si pauvre anciennement
Mais elle se garde bien d’avoir des regrets
Ni de sourdes rancœurs dans les tristes moments.

Je n’ai rien oublié, j’ai eu si peur, ma fois
De vivre délesté d’un passé si heureux
Mon cœur se ravive de bonheurs et de joies
Certaine d’éviter l’oubli malencontreux.

La courtisane.Galane.2012.



Elle cacha son regard derrière son éventail
Et referma les yeux aux cils charbonneux
Un galant s’impatientait devant le portail
Un trouvère sans doute ou quelque violoneux.

Elle daigna remercier cet homme imprudent  
Et inclina la tête d’un air assuré
Il entonna un air joyeux et trépident
Tandis qu’elle approuvait d’un geste mesuré.

Cette aubade du soir était coutumière
Et charmait les voisins de cette courtisane
Ils attendaient que ses gens missent la lumière
Pour danser à l’envie sur ces belles pavanes.

Lassée du musicien elle signa un arrêt
Qui mit fin à la danse et la joie collective
Ce soir, son humeur respirait les regrets
Elle avait décidé d’être contemplative.

On tira les volets sur les voiles nacrés
Madame appela pour se faire délacer
Et brosser ses cheveux d’une rousseur outrée
Au dehors le tumulte s’était effacé.

Elle contempla ravie son petit cabinet
Où elle recevait, allongée mollement
Son dernier amoureux, un gentil blondinet.
Il la désennuyait pendant de longs moments.

Le sourire.Galane.2012




Son sourire large et franc illumine la pièce
Ses petites dents blanches éclatent de lumière
Elle est le portrait de sa petite nièce
Et campe son image de femme belle et fière.

Ses cheveux ondulés d’élégante manière
Encadrent des pommettes saillantes et rosées
Et retombent gaiment sur une marinière
De jeune fille à l’encolure évasée.

D’une main longue et fine elle arrange son col
Et croise ses jambes blondes déliées
Elle souffle joliment sur une mèche folle
Et retend sa jupe sur ses pieds repliés.

On dirait un oiseau aux affections fragiles
Qui regarde et écoute avant de s’envoler
Et dont le corps se meut en positions agiles  
Pour se poser enfin et mieux vous enjôler.

Un abat-jour soyeux éclaire sa chevelure
Dont les reflets dorés scintillent intensément
Et son teint de poupée rehausse la parure
Qu’elle porte à son cou presque innocemment.

Sur le parquet ciré de lames rougeoyantes
Traîne un fil de laine d’un châle dentelé
Qu’elle repousse au loin d’une main caressante,
Sur le bras d’un fauteuil court un bas ciselé.

samedi 23 juin 2012

Le téléphone.Galane.2012.



Voilà cinq minutes qu’il n’a pas appelé
Et n’a pas envoyé de messages écrits.
Elle ne souhaitait pas se sentir harcelée
Mais rester sans appel, la voilà bien marrie.

Nous sommes en pleine addiction téléphonique
Il nous faut un clavier, une vitre où glisser
Pour zapper sur le net, écouter la musique
Il devient impossible de pouvoir s’en passer.

Avaler les surfaces en patins à roulettes
Les écouteurs fixés sur les deux oreilles
Et suivre les exploits des meilleures vedettes
C’est un plaisir inouï à nul autre pareil.

Comment faisaient les gens avant ce phénomène
Qui ne téléphonaient qu’en cas de besoin
Alors qu’il suffit que l’on se promène
Pour héler les amis qui ne sont bien loin.

Ils devaient s’ennuyer ou faisaient autre chose
Sans doute lisaient-ils en prenant tout leur temps
Alors que chaque jour il nous faut notre dose
D’électronique, au risque d’être mécontents.

Leurs petits mots étaient des lettres manuscrites
Et il fallait se munir d’un dictionnaire
Tandis qu’on utilise des termes hétéroclites
Qui n’ont de sens que pour les partenaires.

On appelle du matin au soir sans se lasser
On envoie des photos en toutes occasions
Et il n’est pas un lieu où l’on peut traînasser
Sans être embarrassé par ces moult effusions.

Le temps révolutionne et le futur promet
D’autres acquisitions ignorant le passé.
Il faut suivre la mode mais l’on se promet
Qu’un jour viendra où on en aura assez.

Qui êtes-vous ?

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Je vis dans l'Ile de La Réunion depuis novembre 1970 et je m'y plais. J'ai fait toute ma carrière d'enseignante à La Réunion. J'aime dessiner, peindre, coudre, lire et écrire.

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