Elle cacha son regard derrière son éventail
Et referma les yeux aux cils charbonneux
Un galant s’impatientait devant le portail
Un trouvère sans doute ou quelque violoneux.
Elle daigna remercier cet homme imprudent
Et inclina la tête d’un air assuré
Il entonna un air joyeux et trépident
Tandis qu’elle approuvait d’un geste mesuré.
Cette aubade du soir était coutumière
Et charmait les voisins de cette courtisane
Ils attendaient que ses gens missent la lumière
Pour danser à l’envie sur ces belles pavanes.
Lassée du musicien elle signa un arrêt
Qui mit fin à la danse et la joie collective
Ce soir, son humeur respirait les regrets
Elle avait décidé d’être contemplative.
On tira les volets sur les voiles nacrés
Madame appela pour se faire délacer
Et brosser ses cheveux d’une rousseur outrée
Au dehors le tumulte s’était effacé.
Elle contempla ravie son petit cabinet
Où elle recevait, allongée mollement
Son dernier amoureux, un gentil blondinet.
Il la désennuyait pendant de longs moments.
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