Je suis sûre, ma chère, que mon cerveau divague
Et je ne puis penser à deux choses à la fois.
Comme si le vent poussait en quelque vague
Le monde des idées, enfin, ce que je crois.
Autrefois je riais sur les belles années
Je songeais, étourdi, aux bonheurs passés.
Aujourd’hui ma mémoire me retrouve étonné
Car je ne sais plus rien et je suis tracassé.
Je fixe dans le temps des repères importants
Je résume la vie en des faits essentiels
Pour tenter de garder un esprit percutant
Et me voilà réduits aux rêves existentiels.
Pourtant je me rappelle mes années de jeunesse
Les vacances d’été et la pêche lointaine
Je revois encore le retour de la messe
Et les gens du village à la bonne centaine
Je sens encore le sel des très grandes marées
Et les bains de soleil sur la digue meurtrie
Nous étions vêtus de tenues chamarrées
Et la vase enlisait nos savates flétries.
Il me souvient encore du fameux marronnier
Sous lequel nous campions par les temps de vacances
Nous dînions chaque jour d’un repas poissonnier
Heureux et légers de saisir cette chance.
Nous vivions de la mer et du ciel d’atlantique
Fortifiés par le vent et le soleil radieux
Mon père racontait des rêves chimériques
Et nous prémunissait des esprits trop curieux.
Ma pensée sélective avive les secrets
De cette famille si pauvre anciennement
Mais elle se garde bien d’avoir des regrets
Ni de sourdes rancœurs dans les tristes moments.
Je n’ai rien oublié, j’ai eu si peur, ma fois
De vivre délesté d’un passé si heureux
Mon cœur se ravive de bonheurs et de joies
Certaine d’éviter l’oubli malencontreux.
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