Timide
pâle et fraîche, elle se refermait
Craignant
qu’à chaque mot on entendit sa peur
Elle
tâchait d’écouter plutôt que de parler
Refusant
de connaître ce qui se tramait
Du
reste de quel droit et en quel honneur
Irait-on
la chercher ou bien l’interpeller.
Ainsi
frémissait-elle à chaque heure du jour
Espérant
qu’on l’oublie dans un coin de salon
Elle
pensait : on finira bien par m’oublier
Je
ne suis pas de celle à qui on fait la cour
Je
voudrais qu’on efface jusqu’à son prénom
Elle
voulut se dissoudre et chercha un allier.
Mais
on la fit asseoir et raconter sa vie
Elle
connaissait la gloire et en payait le prix
Il
n’était pas question de passer au travers
De
la foule des gens assis sur le parvis
Qui
voulaient tous savoir dans un même cri
Et
pénétrer en force dans son univers.
Elle
avait l’habitude d ‘écrire librement
Sur
la vie fragile et sur les sentiments
De
haine et d’amour, tous les égarements
Ses
pensées sur le monde, ses étonnements
Elle
consentit à dire dans un court moment
Les
secrets de son âme sans affolement.
On
la remercia, la pressa de questions
Elle
était au centre du monde en ce jour
En
toute intimité elle goûta cet instant
Qui
la faisait sortir un soir de ce bastion
Où
elle se murait, se figeait dans sa tour,
Elle
était sur le seuil d’un futur éclatant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire