La transparence.Galane.2012.

Elle avait décidé qu’on verrait au travers

De chacun de ses meubles, tous ses objets.

Elle mettait en valeur sur des tables en verre

Ou sur des tablettes de tout petits sujets.

Le moindre souvenir devenait important

Et semblait suspendu en avant du crépi

Bastet au regard bleu arrondissait les flancs

Et toisait un Horus d’un vert de génépi.

Le bracelet d’esclave de cuivre jaune et lourd

Dont le ciselé noir cerclait le beau bijoux

Avait été donné dans un geste d’amour

Et trônait majestueux au côté d’un caillou.

Héraclès juché sur un socle de pierre

Touchait les ammonites aux reflets miroitants

Et regardait au loin les lianes de lierre

Qui glissaient sur le mur d’un blanc éclatant.

Le pied de la console d’un noir d’aniline

Portait une lune de belle transparence

Sur laquelle un moaî d’onyx belle et fine

Regardait le tiki  de pierre grise et dense.

Et sur la table basse au beau socle de vague

Dormaient l’herminette de bois rose sculpté

Dont la pointe taillée semblait une dague

Et non loin, l’homme oiseau au regard velouté.

Sur la chaise de bois aux barreaux noirs et doux

Une tabatière jouxtait un écrin de laiton.

Une boîte de poudre gravée de chiffres roux

Rivalisait de magnifiques et noirs festons.