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Petite promenade singulière dans mon univers.
Je vous invite à partager mes amis les livres, la peinture, le dessin, la musique.
Mais aussi tous les moments de la vie.

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jeudi 31 mai 2012

Le protocole mondain.Galane.2012.




La foule envahit piétine se déplace
Bouscule les rideaux, égratigne les murs
Reine d’un soir d’un sublime palace
Elle écrase de ses pieds les kilims d’azur.

Et les serveurs outrés de cette marche folle
Se glissent savamment et observent les lieux
Ils relèvent parfois, un châle, une étole
Et surveillent les gens en les suivant des yeux.

Il n’est pas une table qui ne soit encombrée
De verres et de mets sur lesquels on se presse
Les convives déplient l’enveloppe timbrée
Qui permet d’assister à cette grande messe.

En ce moment de liesse très passagère
Les papillons velours et les robes de soie
Se croisent, se côtoient et s’ignorent parfois,
Empreints d’une civilité mensongère.

Aux émotions jouées, s’ajoute les extases
On enveloppe de mots particuliers
Qu’on cite et qu’on déclame avec emphase
Des riens pusillanimes, à peine singuliers.

Les belles effusions et l’ignorance extrême
L’embrassade absolue et le plus froid dédain
Font partie du tableau de ce décor suprême
Où solennellement on vous baise les mains.

C’est l’heure du discours où le vieux protocole
Veut que l’on se rassemble et se taise vraiment
Mais les voix abusées de fumée et d’alcools
Privent la cérémonie du moindre égarement.

On se retire enfin, les mines épuisées
Après deux heures passées à ne parler de rien
Et l’on quitte la scène largement dégrisé
Les portes se referment sur les musiciens.



mercredi 30 mai 2012

La poupée.Galane.2012.



Le jouet de porcelaine est cassé sur le sol
Et le sourire figé de l’antique poupée
Fixe la broderie d’un petit parasol
Sur le tapis repose une tête coupée.

L’enfant triste soulève les morceaux épars
Et cherche comment réparer son aimée
Les jambes brisées forment un grand écart
Il n’est pas un membre qui ne soit abîmé.

Sur la robe en velours prune zinzoline
Un petit tablier au plissé de dentelle
Découvre un dessous de fine popeline
Assortie au tissu sépia de l’ombrelle.

Les gants de la poupée découvrent des doigts fins
D’un rose pâle et doux et aux ongles teintés.
Sur le poignet potelé on voit un dessin
Sans doute crayonné d’une main empruntée.

Et le bel ours brun émerge du berceau
Il observe le plancher jonché de débris.
Sur le tapis de laine de menus morceaux
Évoquent le trépas du joujou favori.

La fillette meurtrie réclame son pantin
Et pleure de dépit devant ce spectacle
On lui avait offert ce jouet le matin
Qui avait rencontré un malheureux obstacle.

Mes nouveaux timbres.


lundi 28 mai 2012

Mes dessins 2012.


La ronde des insectes.Galane.2012.



Les petits cafards aux carapaces blondes
Tricotent prestement dans le fond des tiroirs
Ils quêtent dans leur incontournable ronde
Les miettes de survie oubliées dans le noir.

Et la belle éphémère se colle au plafond
Ses ailes transparentes s’agitent vivement
Et tombent en valsant sur le rouge perron
Tandis que sa chenille rend l’âme tristement.

Les blattes ou cafards et autres cancrelats
Se jettent avec bonheur sur le noir vermisseau
Se disputant la chair de ce nouveau repas
Leurs antennes se heurtent  à  chacun des assauts.

Et de leurs yeux saillants on ne voit que du noir
Leurs pattes crochues dans le crépuscule
Happent une fourmi dans un coup de boutoir
Elle sera sacrifiée au bal des mandibules.

Un joli porte queue aux élytres blanchâtres
Plane et se pavane au vent d’une fenêtre
Il butine et se pose sur le manteau de l’âtre
Puis s’envole attiré par les fleurs champêtres.

Un argus bleuté et ses frères de nacre
Passent timidement sur les trèfles jaunis
Et dansent leur parade faite de simulacre
Ballet majestueux aux courbes infinies.

Et la belle phalène aux ailes mouchetées
Déplie sa robe blanche de voile coloré
Et monte sur ses pointes en danseuse d’été
Pour goûter au pollen d’un pistil doré.

Les écailles fermières en habit de soirée
Ajustent leur cravate d’un noir de charbon
Et les tâches de lait finement décorées
Rehaussent le costume de ce beau papillon.

vendredi 25 mai 2012

L'homme trop poli.Galane.2012


Cet homme est trop poli, il s’excuse toujours
La tête inclinée et les genoux fléchis
Il frôle trop les murs ou bien fait des détours
Il ne dit pas un mot qui ne soit réfléchi.

Un élan excessif ne l’entraîne jamais
Il mesure ses gestes et ne dit rien de trop
À peine tente-t-il des si ou des oui-mais
Son esprit pointilleux ne connaît le repos.

Mais qu’a donc fait cet homme pour qu’il soit ainsi
Avare de ses gestes et toujours prosterné
Il est sec et durci comme du pain rassis
Et prend pour les excès l’air le plus étonné.

Est-il serviteur dans une grande maison
Écuyer ou laquais ou bien domestique,
Ou bien est-il de ceux chez qui la déraison
Est de se montrer cordial et sympathique.

Et cet homme étriqué respire l’ambition
Il cherche le contact des gens importants.
Et porte à chacun toutes ses attentions
Il devient le vassal de tous, à chaque instant.

Ses lèvres pincées s’acharnent à sourire
Et le regard baissé vers les souliers vernis
Il baisse les épaules, flatte et soupire
La moindre prétention lui donne le tournis.

Car il veut réussir et grimper au plus haut
Quand bien même il devrait intriguer indument
Qu’importent les moyens, il monte à l’assaut
  Et attend le succès présomptueusement.

mardi 22 mai 2012

Mes dessins 2012.


Rendez vous sous la pluie.Galane.2012.


Il attendit longtemps sous une pluie battante
Espérant la revoir ne serait-ce un instant
Elle lui avait écrit une lettre inquiétante
Où le mot de rupture revenait, insistant.

Il passa en revue ces dernières années
Et ne vit pas en quoi elle était offensée
Elle disait : mon ami est fort attentionné
Le quitter serait chose la plus insensée.

Et l’averse à présent détrempait ses souliers
Il s’était réfugié sous un abri étroit
Tous les passants fuyaient en troupeaux réguliers
Pour courir se réchauffer sous leur propre toit.

Une forte rafale emporta une bâche
Qui déversa son eau comme un fleuve violent
Et rompit d’un seul coup toutes les attaches
Sur le sol affluait un terrible torrent.

Les commerçants fermaient maintenant leurs volets
Et se courbaient, pressés de retourner chez eux
L’eau arrivait presque jusqu’au bas des mollets
Sur le trottoir des bus, certains faisaient la queue.

Il regarda, inquiet l’heure à sa montre
Que pouvait-elle faire désormais sous la pluie
Il était si heureux de faire cette rencontre
Elle disait : je ne pourrais jamais vivre sans lui.

La place s’éclaira car la nuit descendait
Il serra son manteau dans un frisson de peur
Elle a du me quitter, pourtant, je m’attendais
À ce qu’elle écoute les élans de mon cœur

Soudain, elle arriva tout aussi détrempée
Et elle cria son nom dans un éclat joyeux
Il ouvrit son manteau pour la tenir drapée
Ils venaient de prouver qu’ils étaient amoureux.

Qui êtes-vous ?

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Je vis dans l'Ile de La Réunion depuis novembre 1970 et je m'y plais. J'ai fait toute ma carrière d'enseignante à La Réunion. J'aime dessiner, peindre, coudre, lire et écrire.

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