La
foule envahit piétine se déplace
Bouscule
les rideaux, égratigne les murs
Reine
d’un soir d’un sublime palace
Elle
écrase de ses pieds les kilims d’azur.
Et
les serveurs outrés de cette marche folle
Se
glissent savamment et observent les lieux
Ils
relèvent parfois, un châle, une étole
Et
surveillent les gens en les suivant des yeux.
Il
n’est pas une table qui ne soit encombrée
De
verres et de mets sur lesquels on se presse
Les
convives déplient l’enveloppe timbrée
Qui
permet d’assister à cette grande messe.
En
ce moment de liesse très passagère
Les
papillons velours et les robes de soie
Se
croisent, se côtoient et s’ignorent parfois,
Empreints
d’une civilité mensongère.
Aux
émotions jouées, s’ajoute les extases
On
enveloppe de mots particuliers
Qu’on
cite et qu’on déclame avec emphase
Des
riens pusillanimes, à peine singuliers.
Les
belles effusions et l’ignorance extrême
L’embrassade
absolue et le plus froid dédain
Font
partie du tableau de ce décor suprême
Où
solennellement on vous baise les mains.
C’est
l’heure du discours où le vieux protocole
Veut
que l’on se rassemble et se taise vraiment
Mais
les voix abusées de fumée et d’alcools
Privent
la cérémonie du moindre égarement.
On
se retire enfin, les mines épuisées
Après
deux heures passées à ne parler de rien
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire