Voilà bientôt
un an qu’il ne l’a vue passer
Ils avaient
rendez-vous devant le serpolet,
Un bistro
où l’on vient le soir se délasser.
Il allait
lui offrir un joli bracelet
Et comptait
l’embrasser pour la première fois.
Il avait
accouru en sortant du bureau,
Apeuré mais
joyeux de sentir cet émoi
Il
tremblait, sautillant comme un petit moineau
Il était
amoureux et voulait lui prouver.
Il l’avait
attendue jusqu’à la nuit tombée
Et s’était
inquiété et tâchait de trouver
Une excuse
à l’amie qui s’était dérobée.
Elle lui
avait promis d’être là à cinq heures
Elle était
enjouée, riait à tout moment
Elle disait
ce sera notre instant de bonheur
Mais le
temps avait fui inexorablement
Il espérait
encore la revoir demain.
Il
l’attendit un an et revint chaque jour
Il voulait
pardonner, lui fixer rendez-vous
Prêt à
l’innocenter, lui dire son amour
Et battait
le pavé, fidèle, au garde à vous.
Il crut
l’apercevoir sur le trottoir d’en face
Et s’emporta
gaiment son cadeau à la main
Cherchant
son doux profil dans la moindre glace
Et revint
désolé, il n’était plus certain.
Qu’avait-elle
donc fait, était-elle partie
Dans un
autre quartier avec sa famille
Ou bien
déménagé, changé de patrie
Ou trouvé
un métier dans une autre ville ?
Pourquoi
n’avait-elle pas glissé un petit mot
Au serveur
amical qui les connaissait bien
Ou laissé
un papier au patron du bistrot.
Qu’il était
inutile de patienter pour rien.
Ce soir il
jettera la boîte au nœud d’argent
Et il ne
viendra plus sur ce bout de trottoir.
Dans les
yeux d’une amie qui le croise souvent
Il a vu
naître enfin une larme d’espoir.
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