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Petite promenade singulière dans mon univers.
Je vous invite à partager mes amis les livres, la peinture, le dessin, la musique.
Mais aussi tous les moments de la vie.

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jeudi 29 mars 2012

Horloge posthume.




J’ai peur de la mémoire des moments écrasants
De tristesse infinie, de douleur incisive
Qui remontent le soir en des instants pesants
Et embrument l’esprit de langueur excessive.
Craignant qu’un quotidien qui de l ‘oubli menace
N’œuvre sournoisement et reprenne sa place
Comme si les pensées ne couraient qu’au présent
Comme si le passé menaçait le présent.
Ce soir les nuages dissipés par la brise
Soufflent sur les masques  et rêves des absents.
Ils s’étirent et dansent de folâtre façon
Se voilent bizarrement, se cabrent, se grisent,
Ils tissent sur le ciel un voile évanescent,
Et torturent des faces ainsi que des arçons.
Le vent bouscule ces grimaces poudreuses
Danseuses légères, vierges scandaleuses.
Un dessin se profile, au visage inconnu
Détachant sur le bleu un regard soutenu.
Voit-il sur nos têtes le chagrin et la peine
Qui hantent nos humeurs et coulent dans nos veines
Je rassure mon cœur en songeant que la vie
Est là pour prolonger les moindres souvenirs
Et que nous sommes là en moment de survie
Pour rêver de bonheur et chanter l’avenir.


Les fibres d’amitié s’étirent fourbement
On invoque malheurs et nombreux contretemps
On oublie simplement de dédier un moment
Aux amis esseulés qui patientent longtemps.
Et l’horloge posthume gronde ses accords.
Les minutes fragiles évanouies tout d’abord
S’animent et reprennent la ronde familière
Des petites fractions de belle sablière
Repoussant sur la montre le temps à l’infini.
Dur travail des aiguilles qui remontent le temps
Des petits pans de vie retombent du cadran
Plus ténus que présents, ils arrivent soudain
La voix sourde, étouffée, au timbre accaparant
Gris de sobriété couleur de vieil étain
Et nous ramène enfin au matin de printemps.
Sur le calendrier des petits mots jaunis
Tracent l’événement figeant ainsi l’instant.
Le bonheur existait il y a si peu de jours
De vivre simplement était si important
Qu’on n’imaginait pas qu’il  put cesser un jour.

dimanche 25 mars 2012

Mes dessins 2012.

L'adieu à Patrick.


 Qu’il est dur l’ami ce soir de te quitter
Toi qui es désormais l’ombre de toi-même
Tu étais vigoureux en très bonne santé
Te voilà alité jusqu’à la pénultième.
Que t’est-il arrivé ? Te voilà malheureux
Courbé, fuyant la vie à perdre haleine
Le regard perdu et respirant à peine
La voix étouffée, le teint pâle et terreux,
Nous ne savons plus que dire ni que penser,
Te parler d’espoir, rire, ou alors pleurer
Nous te tendons la main, mais ta voix est filtrée
Chaque souffle de vie nous pousse à écouter
Ton cœur qui bat encore et qui te joue des tours
Saura-t-il te quitter dans un élan d’amour
Ou bien souffriras-tu jusqu’au dernier moment
Tenu par la chimie de tes médicaments
Devrons-nous t’enterrer et compter les absents
Dans ce moment d’adieu réservé aux parents ?
Ce soir je suis troublée et je pleure en silence
Cet ami de toujours que bien peu connaissait,
Avare de ton passé que tu livrais si peu
Tu questionnais les autres pour les faire parler
Sans doute pour éviter de devoir raconter
Comme si depuis longtemps la vie t’avait quitté
Comme si tu avais peur de devoir te confier
Étonné chaque fois de nous intéresser.
Ta fidèle amie s'attarde à ton chevet
Qui t’entoure de soins et te voit décliner.
Ta famille est réduite, une peau de chagrin
Ailleurs, nul ne sait où en est ton destin
Où sont-elles ces années où fringante personne
Tu étais jalousé par de viles collègues,
Malmené  
jusqu’à ce que la cloche sonne
Te traitant d’arabe, de ceux que l’on relègue
Alors tu t’inventais une autre identité
Lorsque tu invitais du monde au restaurant
Tu souffrais sûrement de la perversité
Des moules de pensée souvent désespérants.
Aujourd’hui tu survis et oublies ces années
A soixante seize ans te voilà condamné.
Qui sait, notre présence t’aura-t-elle aidé
À vivre des moments de parfaite gaîté,
Des moments heureux de solide amitié.



jeudi 22 mars 2012

Sornettes et fariboles.


Quelle drôle de sornette et pure faribole
Qui dit que cet idiot est bête comme un âne !
Terrible écervelé et plus sot que brouillon,
Ce balourd de baudet brame fort sa chanson.
Il est bien imprudent de chanter sa bêtise !
Têtu comme une mule, cet insouciant lourdaud
Malhabile impudent a un discours brouillon.

Nous sommes interdits car cet inconséquent
Est un irréfléchi .Dans quel fourvoiement
Ce poltron étourneau s’est-il encore fourré ?
Cet étourdi fâcheux, ce fou de bagatelles
Joue de puérilités .Est-ce billevesée
Est-ce blague scabreuse et plutôt éventée
Que ces calembredaines au sujet d’un baudet ?

Car il s’agit d’un âne ou plutôt d’un mulet
Peu malin mais rusé, le bel âne frisé
Déguise sa chanson en boniments de pré.
A bien nous regarder, il a su repérer
Notre vantardise et singer nos bêtises !

On juge les animaux, ignorants que nous sommes,
Invalides d’esprit, de peine et de gaité
Parce qu’on a appris à écrire nos pensées.
A crier et frapper, nous avons en commun
Les usages barbares, mais notre mise à mort
Est cynique et brutale, elle n’éteint jamais
Notre fringale. Dans sa sauvagerie,
L’animal a prouvé qu’il  tue pour exister,
Tandis que nous cherchons simplement à régner. 

Mes créations




Mes créations
















lundi 19 mars 2012

Mes timbres avec plasc.com

Histoire à cent clous.



Si vendre dix parts vaut dix fois sa part
Cent parts à six sous  valent six cents parts
Je m ‘empare d’un cent dis-je, à part, car
Un samedi sans part  c’est six cents fois moins
Que la somme du départ. A moins que le tout
Ne soit dissout dans la mise à part ?
Cent fois moins que le tout,
Me direz vous c’est mieux que rien du tout !
Un sans sous sans rapport,
Et qui mise des clous c’est plus fort encore
Car il n’a pas d’apport ! Il est sans part
Avec rien dans les poches. Quand l’un dit :
Les paris du sans sous valent des clous,
Je dis : stop ! vendre, dit, c’est très fort
Mais, des clous, ce pari nous  met sur le tapis !
J’entends les vendre au litre , dit le sans sou encore
Un cent de clous à boire  à présent ? je retire ma part !
Je préfère mon rien à ce tout dérisoire.
Le cent de clou c’est fou, n’est pas la mer à boire !
Les avis des parieurs furent donc divisés
Les six sous des cent parts  ne valaient pas un clou.
Il fallut d’autre part miser sur le sans sous
Qui avait mis la salle tout sens dessus dessous
Et cotait six cent balles le panier de cent sous.
Que le vendeur s’emballe et s’empare du tout !
Disaient les médisants fervents du tout au tout.
Du tout, disaient les autres, de plus en plus fort,
Les six cent balles iront au coffre fort.
Lors, ne s’entendant plus , ils comptèrent les clous
Ils divisèrent le litre, ce qui était très fort
Puis ils le pesèrent , la tare valant six sous.
L’aiguille de la balance ne donnant que le poids
Indiquait que le litre valait son peson d’or
Ce qui perturba le sans sous plus encore
Les autres se liquéfiant au sein du coffre fort.
A boire ! criaient ceux-ci étendus sur le sol
Des clous ! répondait-on , nous sommes les plus forts.
Un parieur de cent sous prit enfin la parole
Et dit : il faut en finir, mesurons nos efforts ou
Je parie qu’à ce rythme demain nous serons morts !
Ils reprirent leur mise, celle de cent sous
Et mirent sur le tapis le litre de clous,
Déduite de la tare de six sous
Retournèrent leurs poches, prenant l’air offensé
Et se serrèrent la main comme si rien ne s’était passé.

Ils allèrent au bistro picoler un bon coup
Et parièrent que certains ne tiendraient pas le coup
Ivre de liberté, je criais tout d’un coup :
C’est la porte ouverte ici, aux mauvais coups !
Le barman s’enflamma et siffla d’un seul coup
Tous les verres des parieurs et cria, haut et fort,
Puisque vous voulez jouer les matamores,
Sur celui qui tient sur les mains après cet effort
Je parie six sous et peut être plus encore !
Les autres, qui venaient de perdre cent sous
Et qui, dans les poches, n’avaient que des clous
Dirent : on va se refaire, appelèrent le sans sou
Et lui dirent de venir avec eux boire un coup.
Le plus jeune s’exerça, renouvela ses efforts
Mais tomba sur le dos, il dut boire encore
Le plus vieux tomba sur le sol raide mort
Puis il se releva injuria le barman
Lui disant qu’il n’était pas un gentleman
Et pria le sans sous de sauver leur honneur.
Celui-ci s’échauffa, but d’un coup quelques verres
Il se mit sur ses mains sans retomber parterre .
Une pluie de paris arriva sur le bar
Les uns mirent des clous, d’autres des cigares
N’ayant plus de sous, ce fut la bagarre
Les gendarmes entrèrent sans crier gare !
Et raflèrent la mise du départ.
On pourrait croire que l’histoire finit là,
Mais la troupe arrêtée, au lieu de se calmer
Vole et rue dans les pattes des poulets
Et disent en chœur, vous venez nous plumer !
Voilà deux heures qu’on parie nos six sous
Et vous dites qu’on est tous un peu saouls !
Et qu’on devra mettre nos chemises au clou
Pour payer les verres à six sous.
Le barman nous regarde en dessous
Et dit :emmenez les, ils ne tiennent pas debout
Et rendez moi la mise, il y en a pour cent sous !
Les gendarment obtempèrent, tous à moitié grisés
Boivent à notre santé, payant avec nos sous.
Le barman étourdi ne voit rien, félicite
La maréchaussée qui rit de ce bon coup
Et nous voilà bernés , enlisés jusqu’au cou
Pensant que nos cent sous ne valaient pas un clou.


Qui êtes-vous ?

Ma photo
Je vis dans l'Ile de La Réunion depuis novembre 1970 et je m'y plais. J'ai fait toute ma carrière d'enseignante à La Réunion. J'aime dessiner, peindre, coudre, lire et écrire.