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Petite promenade singulière dans mon univers.
Je vous invite à partager mes amis les livres, la peinture, le dessin, la musique.
Mais aussi tous les moments de la vie.

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mercredi 19 septembre 2012

La nuit des sentiments.



Incurable addiction poétique et nocturne
Les rêves se déchaînent et crient leurs émotions
Délaçant les galons de plaisantes cothurnes
Excitant de délires et affabulations.

La nuit croit au miracle des mots et les suggère
Dans le creux des cheveux comme des bruits feutrés
Elle tisse des passions vivantes ou passagères
Et goûte aux mille feux des lointaines contrées.

Et les bras enlacés retombent à l’aurore
Dans le vide des draps d’une morne tiédeur
Et le regard défait voudrait sentir encore
Les relents agités des songes d’impudeur.

Il n’est pas un rayon du soleil de l’automne
Que l’on n’est pas reçu dans ces rêves étonnants
Où la gaité de vivre secoue et époumone
Où l’on respire loin des sujets convenants.

Quand le rideau se lève aux fraîcheurs matinales
La tête est envahie d’encombrants sentiments
Elle vaque aux décisions quotidiennes et banales
Et referme les portes révérencieusement.

Aussi le soir venu, les plus sombres pensées
Reviennent et tapissent le front en le plissant
Elles brouillent les idées de manière insensée
Obligent à se sauver de ces coups pourchassant.

Que la nuit vienne enfin éteindre les lumières
Que renaissent les heures de l’imagination
Après  des vœux certains ou de vagues prières
Pour que le jour amène quelque récréation.

jeudi 13 septembre 2012

Douce campagne.


Que sait-elle de la ville et du bruit de la rue
Elle n’a jamais connu que sa douce campagne
La tonte des moutons et  le son des charrues
Et le profil bleuté des contours de montagnes.

Elle rêve en silence à ce jour incertain
Où elle partira en voiture découverte
Vivre et se marier pour avoir grand train
Avec un homme bien dont on parle et disserte.

En attendant ce jour, elle se berce d’espoir
S’appliquant à soigner son teint de porcelaine
Elle tire ses rideaux et admire le soir
Sa peau douce et tendue sous la robe de laine.

Les longs cheveux bouclés s’égayent joliment
Et flattent le regard de la belle mutine
Tandis que des rubans et roses parements
Tombent négligemment sur l’épaule câline.

Demain viendra Monsieur, du village voisin,
Qui fera sa demande en tenue de séant
Assisté de son père, et presque cousin.
Elle connaît ce garçon aimable et rougissant.

Tout à coup elle refuse et joue la comédie
Et mesure l’effroi du prétendant blessé
Elle rit de ses réponses, s’amuse et parodie
Puis demande pardon de manière empressée.

Puis elle se couche enfin après avoir prié
Pour qu’elle reste chez elle, au village natal
La ville est bien trop grande pour une mariée
Dont le cœur et l’esprit sont d’un blanc virginal.

mercredi 12 septembre 2012

Le jeu.


Impossible d’arrêter, la mise est minime
D’ailleurs je suis sûre de gagner cette fois
Les avis de chacun sont aussi unanimes
Le rouge sortira une tout autre fois.

Mais le rouge est tombé et la pile de pièces
Est raflée par le geste habile du croupier
Me voilà accablée et emprunte à ma nièce
Quelques roupies de plus et lui tends un papier

Qui relate mes dettes et promets illico
De placer mes pions sur toutes les couleurs
Je respire ardemment car je sens le banco
Je me couvre d’espoir, je me lance des fleurs.

Et voici qu’un voisin a le chiffre parfait
C’est sûr, le vingt et un, j’aurais du y penser !
Il parle de ses voisins déjà à l’imparfait
Et empoche sa mise pour nous offenser.

Tant pis, dis-je tranquille, ce n’était pas mon jour
Demain je miserai sur la table voisine
N’est-ce pas que ce monsieur, me faisait la cour
Non, répondit ma nièce, il avait sa copine.

dimanche 9 septembre 2012

L'abdication.



Abandon provisoire de griefs personnels
Calme plat des humeurs qui poussent à se taire
L’esprit las se méfie des élans solennels
Et recule soudain devant tout commentaire.

Et le cerveau contrit ramasse les morceaux
Et tente vainement de les reconstituer
Mais la pensée se drape derrière des rideaux
D’une strate obscure comme pour s’habituer.

Qu’est-il donc arrivé à cette intelligence
Pour qu’elle refuse un combat régulier
Oubliant tout d’un coup sa belle impertinence
Ses belles réparties d'orateur singulier.

Il n’en fallait pas plus il y a quelques années
Pour monter au créneau et s’élancer soudain
Dans une  conférence proprement ordonnée
Au lieu de se murer dans un pâle dédain.

A croire que les années effacent la rancœur,
Les souvenirs cuisants et la méchanceté
Peut-on oblitérer ses plus mauvaises heures
En se cachant derrière sa seule honnêteté.

Ce soir il ne dira plus rien de ses soucis
Il a courbé le dos et souri tristement
Il relate vainement quelques faits imprécis
Son esprit se retranche dans des égarements. 

samedi 8 septembre 2012

Un gris bien noir.



Grisaille épouvantable où le noir accablant
Des âmes condamnées à vivre au jour le jour
Assombrit la lueur d’espoir d’un allant
Ou la vue d’un rayon d’imperceptible amour.

Le brouillard étouffant oppresse tous les cœurs
Et noie de son chagrin les ramures vivantes
Il nappe la raison de ses pâles humeurs
Et nimbe les esprits de rumeurs déplaisantes.

Et l’on est enlisé au plus profond de soi
Cimetière malveillant d’espérances déchues
Où toute chose meurt sous un immense poids
De peines intolérables, de souffrances reçues.

Il n’est pas un endroit où l’on veuille tourner
Pour fuir les instants de peine inconsolable
Et l’on voudrait mourir plutôt que d’ajourner
L’inattendu soutien d’une main secourable.

Où se trouve l’amour, où est-il donc celé
Rêve inaccessible que l’on doit partager
Entre âmes déjà prises et les cœurs esseulés
Et qui pourrait au moins un jour nous soulager.

Mais le vide est patent et l’attente incertaine
Le gris fait son ouvrage et ternit l’avenir
Faut-il encore souffrir de vigilances vaines
Et croire que le soleil va enfin survenir.

Et les ombres malignes contournent les murs
Qui enserrent au tréfonds dans un fleuve noirci
Le restant d’assurance et de bonne figure
Renvoyant à l’infâme prison rétrécie.

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Je vis dans l'Ile de La Réunion depuis novembre 1970 et je m'y plais. J'ai fait toute ma carrière d'enseignante à La Réunion. J'aime dessiner, peindre, coudre, lire et écrire.