Une pluie
rouge et chaude coulait sur la peau
Révélant
l’odeur acre et forte du Nil
Dehors,
sous le soleil défilaient les chameaux
C’était un
matin clair de dimanche d’avril.
Et le bateau
chargé glissait paisiblement
Somptueux,
décoré. Les mille serviteurs
Vêtus de
linge blanc se pressaient lestement
Et
souriaient gaiment à chaque visiteur.
On venait
de quitter l’île Éléphantine
Les
felouques alourdies se traînaient au lointain
Jeanne se
trouvait là, élégante, mutine
Fixant le
paysage aux contours incertains.
Un voile de
mousseline recouvrait son chapeau
Et flottait
vivement sous la brise légère
Un hâle
clair et doux embellissait sa peau
Que drapait
un coton teinté de fougère.
De l’eau
brune du fleuve s’échappait des vapeurs
Diaphanes
et pâles de reflets chimériques
Des ondes se
formaient en d’opales lueurs
Et se
dispersaient en cercles concentriques.
Et le rose
du soir se trainait en longueur
De légers
cliquetis des robes orientales
Remontaient
des salons et les ventilateurs
Déplaçaient
les guirlandes ornementales.
Du tombeau
de la reine à la vallée des rois
De curieux
voyageurs aux allures démodées
Interrogeaient
le guide et montraient leur émoi
Devant les hiéroglyphes
et pylônes brodés.
Des
lumières bleutées illuminaient les temples
Que le noir
de la nuit avait fait oublier
Pour qu’on
puisse admirer et que l’on contemple
Les superbes
sculptures et les nombreux piliers.
Dans la
lourde bergère satinée et lustrée
Jeanne
s’alanguissait éventant son corsage
Une femme
en fourreau se penchait vers l’astrée
Y devinant un
signe de merveilleux présage.
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