Cet homme est trop poli, il s’excuse
toujours
La tête inclinée et les genoux
fléchis
Il frôle trop les murs ou bien fait
des détours
Il ne dit pas un mot qui ne soit
réfléchi.
Un élan excessif ne l’entraîne
jamais
Il mesure ses gestes et ne dit rien
de trop
À peine tente-t-il des si ou des
oui-mais
Son esprit pointilleux ne connaît le
repos.
Mais qu’a donc fait cet homme pour
qu’il soit ainsi
Avare de ses gestes et toujours
prosterné
Il est sec et durci comme du pain
rassis
Et prend pour les excès l’air le
plus étonné.
Est-il serviteur dans une grande
maison
Écuyer ou laquais ou bien domestique,
Ou bien est-il de ceux chez qui la
déraison
Est de se montrer cordial et
sympathique.
Et cet homme étriqué respire
l’ambition
Il cherche le contact des gens
importants.
Et porte à chacun toutes ses
attentions
Il devient le vassal de tous, à
chaque instant.
Ses lèvres pincées s’acharnent à
sourire
Et le regard baissé vers les
souliers vernis
Il baisse les épaules, flatte et
soupire
La moindre prétention lui donne le
tournis.
Car il veut réussir et grimper au
plus haut
Quand bien même il devrait intriguer
indument
Qu’importent les moyens, il monte à
l’assaut
Et attend le succès présomptueusement.
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