Il sentait
le Havanne de tabac blond sucré
Une fumée
blanchâtre emplissait le salon
Car ce lieu
de pensée était un lieu sacré
Et la pièce
maîtresse du petit pavillon.
Il
regardait, heureux les tentures colorées
De velours
et de soie et pompons chamarrés.
Et les
tapisseries rayées de bleu de Prusse
Jaunissaient
affichant leur âge centenaire
Il s’en
fallut de peu pour qu’elles ne disparussent
Car les
modes n’étaient jamais similaires.
Il
savourait ainsi l’héritage ancestral,
Cadre
magnifique au décor théâtral.
Les lourdes
bergères d’un azur de brume
Avaient un
dos voûté et le ventre abîmé
Et offrait
mollement leur antique costume
Au regard
du maître qui les a bienaimées.
Il
respectait, pensif, les tableaux suspendus,
Vestiges de
tant de souvenirs perdus.
Un ancien
flacon de musc de Venise
Aux volutes
argentées de verre travaillé
Reposait
sagement sur la console grise
Dont la
signature se trouvait émaillée.
Il
caressait d’un doigt léger le bel objet,
Dont le
parfum avait du étonner les sujets.
Un lustre
de cristal aux fines breloques
Descendait
du plafond aux rosaces grisées
Et
reflétait les fabuleuses époques
Des
perruques méticuleusement frisées.
Les doigts
dans les cheveux, d’un geste contenu.
Il évoqua
ce temps qui ne reviendra plus.
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