Me voilà, lui dit-il, je suis venu te voir
Et me tiens aux arrêts pour
entendre ta voix
Je me suis rapproché car je
voudrais savoir
Ce que tu fais ici à côté
d’un siamois.
Comment peux tu tenir sur tes
petites pattes
Un corps si étriqué et aux
maigres appâts
Les bras du dosseret
ressemblants à deux nattes
Te servent de maintien du
haut jusques en bas.
Certes, je suis guindée,
répond la fillenchaise
Et je ne souhaite pas qu’on
s’assoie sur mes pieds
Mais au moins je suis droite et
tout à fait à l’aise
Et songe que le gris me
rehausse et me sied.
Mais toi, mon pauvre chat,
que fais tu d’une plume
Piquée dans le derrière comme
un petit moineau.
À toi seul tu incarnes ou
plutôt tu résumes
Une sorte d’animal digne d’un
étourneau.
Ton catogan bouclé te donne
fière allure
Et met bien en valeur ton
profil enfantin
Mais le nœud papillon sur ta
belle pelure
Met en scène un félin un peu
trop cabotin.
Je ne peux regarder qu’un
côté à la fois
Et me plais à penser que ma
façon austère
Vaut mieux qu’un chat perché
et agile à la fois
Et qui laisse planer une
foule de mystères.
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