Elle dîna sur le pouce d’un blanc de poulet
Et partit en courant relever le courrier
Elle ouvrit la capote de son cabriolet
Et se para d’un châle d’un grand couturier.
Elle venait d’essuyer une déconvenue
Et ne parvenait pas à effacer le mal
Elle comptait rouler quelque part dans la rue
Et tâcher d’oublier cette peur matinale.
Elle déambula et marcha très longtemps
Tirant fiévreusement sur son châle bleuté
Son rêve évanoui était fort innocent
Dépourvu de malice et de méchanceté.
Elle voulait assembler deux âmes solitaires
Et donner de l’amour à ces deux esseulés
Mais elle commit une faute involontaire
En expliquant pourquoi ils étaient assemblés.
Son amie s’était grisée toute la soirée
Attirée et séduite par l’autre invité
Mais il n’était pas dupe et s’était engouffré
Dans le vide des
mots et la rigidité.
Cela s’était soldé par une tragédie
Et sa meilleure amie plus malheureuse encore
Regrettait qu’on lui ait joué la comédie
Et ne voulait plus qu’on s’occupe de son sort.
Elle gara son auto dans un parc voisin
Appela son amie affectueusement
Lui dit des mots gentils, l’entoura de ses soins,
Et l’aida à sortir de son abattement.
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