Tu es partie si loin que je
ne perçois plus
La chaleur de ton corps et ta
voix s’évanouit.
Je cherche dans la nuit ton
visage et tes yeux
Mais ton regard me fuit, tu
as l’air résolu
À me laisser sans toi, à me
faire tes adieux.
Ma détresse est si grande que
je me suis enfoui
Sous un lourd matelas de tristesse
et de peine.
Je t’appelle en silence et tu
ne m’entends pas.
Je dois être une enfant si
petite sans toi,
Tu es un monument que j’aime
à perdre haleine
Je te berce en secret, je ne
te quitte pas
En dépit de la mort, malgré
tous mes effrois.
Peux tu me dire enfin comment
me supporter
Et vivre pleinement une vie
sans regret
Alors que tu n’es plus, que
je suis malheureux
Je voudrais simplement t’aimer
et t’apporter
Des preuves d’amour mais je
suis sans arrêt
À rêver du passé et des beaux
jours heureux.
Qu’importe le silence et le
poids des années
Tu me manques, maman, je
voudrais t’écouter
Me dire des mots doux et
calmer mon chagrin
Mais mon âme se traîne, me
voilà enchaîné
Incapable de rire, je ne sais
que douter
Et mettre au panier mes
désirs sous-marins.
Où sont donc tes beaux yeux,
ta rousse chevelure
Et ton air si fringuant, je
me plais à songer
Que tu les as gardés pour
retrouver mon père
Dans la nouvelle nuit, dans
les éclaboussures
De pluie et de soleil qui
hantent les vergers
Pour vous aimer encore au
delà des frontières.
Ton sourire endiablé et tes
douces manières
Doivent le consoler de vos
cendres conjointes
Vous pouvez bien danser et
rire à petit bruit
Je suis sûre qu’en parlant tu
restes son altière
Quand même au fond de toi tu
le pries à mains jointes
De te tendre la main et tout
ce qui s’ensuit.
Je vous entends parler dans
mes nuits de détresse
Et je chante avec vous des
lendemains rieurs
Enfin je me réveille et
découvre le vide
Du monde du matin et des
jours sans caresse
Je quête en espérant me
retrouver ailleurs
Mais vos âmes se gainent en
un corset rigide.
Hier je vous ai vus tous deux
endimanchés
Partir pour un voyage en
Afrique lointaine.
Vous me disiez adieu pour
mieux nous retrouver
Car il n’est de croisière
dont on ne revient pas.
Vos ombres me regardent d’un
air détaché.
Je suis découragé et ma
prière est vaine
Je ne sais plus vraiment ce
qui doit arriver
Je souhaite que ma peine ne
finisse pas.
Où es tu donc maman en ce
moment propice
Aux bourgeons de printemps du
joli mois de mai
Respires tu encore le parfum
des lilas
Ou les pommiers en fleurs ou
bien d’autres épices
Ou tournes tu la tête en
disant que jamais
Tu reviendras me voir, que tu
restes là bas.
Dis moi que ta souffrance est
finie aujourd’hui,
Qu’il ne restait de toi que
de vieux souvenirs
Qu’il faut partir un jour,
que jeunesse s’enfuit
Et que je dois vivre au lieu
de réfléchir.
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