Tout ce qu’on ne dit pas est
aussi indolore
Qu’une peine cachée qu’on
déguise en sourire
Une histoire achevée qui
rampe et qui dévore
Et creuse des sillons
impossibles à guérir.
Le grain de fantaisie des
amours passagères
Se faufile et taquine la candeur
de nos rêves,
Il se heurte au dépit des
phrases mensongères
Mais flatte notre égo
jusqu’au jour qui se lève.
Alors on ne dit rien, bien
qu’on parle sans cesse.
Ce qu’on montre au grand jour
est lustré et poli
Il ne dépasse rien, hormis
notre sagesse
Du regard composé, de nos
gestes accomplis.
Nous habillons de gris ces
tâches du passé
Et revêtons dessus des
couleurs franches et vives.
La gravité se meurt ainsi matelassée
Et cache son malaise au
milieu des convives.
Qu’une phrase ou un mot
traverse la barrière
Et vienne aiguillonner les
douleurs d’autrefois
Et la cuirasse explose comme
une poudrière
En creusant un fossé peuplé
de désarroi.
Les couleurs du dessous
apparaissent au grand jour
En recouvrant soudain le fragile
artifice.
Et l’esprit se débat dans les
serres d’un vautour
Content de retrouver ses
souffrances complices.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire