Des collines estompées se
découpent au lointain
Dont les coupes grisées
forment des ombres brunes
Les crêtes adoucies se
perdent en chemin
Et cherchent le miroir
argenté de la lune.
Les nuages rosés lentement se
dispersent
Et fondent leurs contours à
l’azur pâlissant.
Il pleure une saison
d’éphémères averses,
L’ombre d’un arbrisseau
s’avance en grandissant.
Les chats sont revenus sur
leur sentier de guerre
Et mesurent en silence la
force de chacun
Madame et son petit se
soulèvent de terre
Et parlent librement aux
matous importuns.
La fourrure de jais et de
taches blanchâtres
Se grandit et s’allonge et marque le terrain,
Tandis que le minet au pelage
d’albâtre,
Se couche sur le sol,
gonflant l’arrière train.
Tous quatre se regardent et
posent une question :
Faut-il laisser la place ou
partager les lieux ?
Le plus grand semble faire la
juste estimation
Et garde son maintien d’un
geste sentencieux.
La mère ne dit rien mais se
dresse aussitôt
Protégeant son petit d’une
patte d’amour
Elle miaule son verdict d’un
parfait vibrato,
Persiste à résider sans le
moindre détour.
Et le petit chat blanc
s’allonge sur le sol.
Intrépide et rêveur, il se
moque de tout,
Installé au milieu, il
apporte un bémol
Rassurant aux deux autres en
offrant ses atouts.