Comme chaque samedi elle reçut des fleurs
Avec une enveloppe de belle couleur.
Elle aimait odorer de bouquets de jasmin
Et de roses carmin, l’entrée de la maison.
Des parfums s’échappaient des branches du jardin
Éclatant des rumeurs de la belle saison.
Les doux pétales sombres au velours cramoisi
Se cambraient fièrement contre les jalousies.
Elle avait disposé dans un vase persan
Des fleurs de marjolaine aux senteurs de cire
Où les tiges velues, allaient se prélassant,
Pourpre végétale et rose cachemire.
Sous la tonnelle ombrée, des mélisses sauvages
Piquaient de rose pâle le vert pâturage.
Sous l’aisselle des fleurs, l’arôme végétal
Offrait à la maîtresse un luxe capiteux
Qui voilait les sens
de richesses florales
Et captivait
l’esprit d’un musc généreux.
Elle se pencha enfin sur le paquet fleuri
Et lut le petit mot plein de galanterie.
Elle eut préféré, aux roses hebdomadaires
Quelque rose trémière ou belle pimprenelle
Aux aiguillons pointus et folioles primaires,
Fiers piquants de rocaille et fleurs de jouvencelle.
Elle sourit enfin à ce présent aimable
Et couru au miroir se rendre présentable.
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