Que
sait-elle de la ville et du bruit de la rue
Elle n’a
jamais connu que sa douce campagne
La tonte
des moutons et le son des charrues
Et le
profil bleuté des contours de montagnes.
Elle rêve
en silence à ce jour incertain
Où elle
partira en voiture découverte
Vivre et se
marier pour avoir grand train
Avec un
homme bien dont on parle et disserte.
En
attendant ce jour, elle se berce d’espoir
S’appliquant
à soigner son teint de porcelaine
Elle tire
ses rideaux et admire le soir
Sa peau
douce et tendue sous la robe de laine.
Les longs
cheveux bouclés s’égayent joliment
Et flattent
le regard de la belle mutine
Tandis que
des rubans et roses parements
Tombent
négligemment sur l’épaule câline.
Demain
viendra Monsieur, du village voisin,
Qui fera sa
demande en tenue de séant
Assisté de
son père, et presque cousin.
Elle connaît
ce garçon aimable et rougissant.
Tout à coup
elle refuse et joue la comédie
Et mesure
l’effroi du prétendant blessé
Elle rit de
ses réponses, s’amuse et parodie
Puis demande
pardon de manière empressée.
Puis elle
se couche enfin après avoir prié
Pour qu’elle
reste chez elle, au village natal
La ville
est bien trop grande pour une mariée
Dont le
cœur et l’esprit sont d’un blanc virginal.
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