Bienvenue sur mon blog

Petite promenade singulière dans mon univers.
Je vous invite à partager mes amis les livres, la peinture, le dessin, la musique.
Mais aussi tous les moments de la vie.

Rechercher dans ce blog

jeudi 26 avril 2012

Les regrets. Galane. 2012.



Dix ans se sont passés, mais où êtes vous donc
Je ne sais plus de vous vos parfums entêtants
Vos robes à froufrou de fils d’étamine
Et vos bas ajourés de soie ou de linon
Avez vous oublié ma frileuse gamine
L’éclat rouge du soir de soleil  envoûtant
Où nos pieds nus glissaient sur le sable doré
Jonchés de coquillages et d’algues safranées.
La froidure me gagne et je ne sais comment
Rappeler ce visage pour me ressusciter
Car je meurs de n’avoir plus que des fleurs fanées
Et la pluie de printemps sur mon cœur dévoré.
Le souffle du dehors ne me décoiffe plus
Mon ange venez voir et venez feuilleter
Notre livre d’amour, nos temps d’égarement.
Nos serments éternels, notre soif absolue.
Je vous ai vu pleurer et conjurer le ciel
Qu’il me laisse un jour de plus dans vos bras
Qu’il vous emporte aussi puisque je vous quittais
Et j’ai senti vos mains tremblantes sur le drap
Qui recouvrait mon corps que la mort vous prenait.
J’ai peur que votre rire impromptu matériel
N’ait retrouvé  sa place au monde des vivants
Je voudrais, égoïste, vous ravir à nouveau
Et écarter de vous le moindre effleurement.
Combien il serait doux d’être aimé comme avant
De sortir et quitter ce bien triste tombeau
J’ai tenté bien des fois de cogner à la porte
De ce cœur adoré, tout aussi vainement,
Vos étiez occupée ou vous faisiez en sorte
Cachant vos souvenirs, le moindre événement
Pour vivre simplement. Et je happe l’air frais
J’apprends à respirer et j’écoute les pas
De chaque visiteur, j’essaie de deviner
Le son de vos talons et vos bouquets de fleurs
Et nos codes d’amour que nul ne déchiffrait.
Et la terre durcie, ralentit et éloigne
Les mots que vous dites et les pousse au trépas.
Pourtant j’ai entendu la brise tout à l’heure
Souffler des aveux afin qu’ils me rejoignent
Mais le vent est tombé, étouffant chaque mot.
Et la robe fuchsia qui balayait le sol
S’anime follement sous la démarche vive
Me voici enfermé dans mon sombre cachot
Errant dans la nuit noire et que rien ne console
Replié sou mon drap tel une sensitive.
Et la bruine fait fuir les cœurs déchirés
Partant vers un ailleurs où nous ne pouvons suivre
Mes voisins prisonniers, mes amis ignorés
Voudraient un seul instant  exister et revivre
Alors, le soir venu, nous chantons doucement
Appelant de nos vœux le dernier firmament.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Je vis dans l'Ile de La Réunion depuis novembre 1970 et je m'y plais. J'ai fait toute ma carrière d'enseignante à La Réunion. J'aime dessiner, peindre, coudre, lire et écrire.