Les vieux
murs délabrés racontent leur histoire
Verts de moisissures
et de lianes rampantes
Ils
tenaient au secret et gardaient la mémoire
Des nobles
de jadis aux lignées imposantes.
Ici vivait
Marie belle brune diaphane
Au col gaufré de blanc et de toile de laine
Allongée
mollement sur la rouge ottomane.
Son teint
pâle et rosé de fine porcelaine
Rappelle
les portraits que ces murs tapissés
Montraient
en galerie de moult gravures.
Une aïeule
flétrie se drape de velours
Vénitien de
pourpre et toiles damassées
Et pose sur
l’enfant un langage d’amour.
Au loin, on
aperçoit l’abondante nature.
Un vase
tourmenté enferme l’églantine,
Et le
parfum de rose jaillit sur le tableau
Dont les
lourdes moulures épaississent les traits.
Un auguste
soldat au service du roi
Regarde
droitement et brandit un drapeau.
Épaulettes
chargées de dorures et attraits
Il siège et
parade devant un noir beffroi.
Et les murs
soupirent de langoureux aveux
Ou des
ondes plaintives d’amoureux esseulés
Au sol un
médaillon contenant des cheveux
Se traine
et découvre des cœurs écartelés.
La servante
courbée glisse dans les couloirs
Et porte en
un plateau un breuvage brûlant ;
Elle tire
les rideaux, entrouvre les tiroirs
Et lace sa
maîtresse qui va, batifolant.
Dans le
ciel un corbeau aux mortels présages
Dessine des
contours aux volutes funestes
Le maïs et
le blé se couchent sous le vent
D’un été
sec et chaud et maudissent la peste
Qui tuât
paysans et gens sur son passage.
Des lianes
enlacées rampent sur les murets
Blondis par
le soleil et grisés par les pluies
Elles
trainent les envies et les pâles regrets,
Elles
bercent les rêves des passants d’aujourd’hui.
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