Les souvenirs s’en vont chaque jour
un peu plus
Car l’esprit n’est plus là et laisse
à l’abandon
Tous les évènements sérieux ou
farfelus.
Et la mémoire invente un drôle de jargon.
Mais où sont donc passé les moments
importants
Les rires d’autrefois, les fabuleux
voyages
Où se sont ils nichés ? Il
n’est pas un instant
Qui ne trouve place dans ce
saupoudrage.
Le temps a effacé et masque
impunément
Les milles richesses qui
remplissaient le cœur.
Il cèle, ensevelit, les moindres
rudiments
Dans un immense trou, sans fond, dévastateur.
Les yeux ne reconnaissent plus le
quotidien
Ils cherchent vainement sans jamais
les trouver
Les objets et les noms, ils ne
savent plus rien
Ils appellent au secours, ils ont
l’air de rêver.
Et les mains et les pieds refusent
de faire
Fabriquer et marcher devient
laborieux
Le corps est devenu un artisan
précaire
Qui ne contrôle plus les besoins
impérieux
Mais l’amour reste là, enfoui dans
le cerveau
Le sourire et la voix montrent
l’attachement
Dans un conciliabule étrange et nouveau
Et pour l’être aimé, c’est le
déchirement.
Des chansons de jadis reviennent en
tête
Elles supplantent les mots a jamais
oubliés
Elles semblent rappeler un vieil air
de fête
Et la gaité revient, et le timbre
délié.
Que va-t-il advenir à cette âme égarée
Qui meurt tout doucement sans se
plaindre jamais
On voudrait tant guérir cette mère adorée
Lui dire son amour et combien on l’aimait.
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