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dimanche 24 avril 2011

La foire aux cadavres. Petit intermède . suite4.

Assis en équilibre sur une souche, Justin Donz regardait fixement l'horizon. En fait, il ne voyait plus rien. La nuit était tombée depuis fort longtemps, et sa femme avait du donner l'alerte en arrivant à la voiture. Il avait bien fait de ne pas répondre à ses appels et il riait encore du plaisir qu'il avait à lui faire peur.
-Mare de ses scènes imbéciles! Si au moins elle se taisait de temps en temps! maugréa-t-il.
Donz aimait le silence, et il trouvait son compte dans cette flore pittoresque. Un souffle léger animait par à coup les lichens des arbres. Le froid commençait à l'envahir.
Il ajusta le chapeau rouge qu'il avait trouvé sur le sol et qu'il avait placé sur son crâne machinalement. Une odeur bizarre émanait de ce couvre-chef, et qui finit par s'imposer chaque fois qu'il bougeait la tête.
Combien de temps espérait-il gagner avant qu'on ne remonte jusqu'à lui?
Il n'était pas question de se déplacer avant la levée du jour, puisque Madame lui avait emprunté sa lampe frontale. Il allait faire un signe à une randonneuse, avant la tombée du jour, lorsque celle-ci partit en courant,  effrayée  par sa présence inopportune.
Le froid devenait intenable. Il sortit un briquet de son sac et chercha du bois mort. Tout était maintenant humide sur le sol. Seul, un petit papier, que masquait en partie la grosse souche, semblait utilisable. Il frissonna davantage lorsqu'il put lire ce qui y était écrit.
Bienvenue au ciel!
Il lâcha le papier et chercha une présence dans les ombres de la nuit. Le silence et le vent lui glacèrent le sang. Il se résolut à marcher, et se hasarda sur le sol rocailleux. Il fit ainsi quelques mètres, et  heurta finalement  une masse informe qui barrait le chemin.  Il se raccrocha miraculeusement à des racines , et resta presque suspendu ainsi jusqu'aux premières lueurs du jour.
Au-dessus de lui,  un bras inerte et froid plongeait dans le vide.

1 commentaire:

  1. Si Donz prend la main tendue pour se hisser jusqu'au chemin?
    Ils seront deux à tomber dans le précipice!
    Il y en aura au moins un pour porter le chapeau!

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Je vis dans l'Ile de La Réunion depuis novembre 1970 et je m'y plais. J'ai fait toute ma carrière d'enseignante à La Réunion. J'aime dessiner, peindre, coudre, lire et écrire.