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dimanche 9 mai 2010

Senteurs extrêmes 2ème épisode.


Sur la page cartonnée d’un cahier vierge,  il inscrivit son nom, puis, sur la page de garde, le  jour et l’heure : dix mai deux mille sept, huit heure trente. Enfin, il établit un répertoire, où, fleurs, fruits, aromates, constituaient la matière première. Il fabriqua ensuite un catalogue où chacune des rubriques  comportait une échelle graduée de un à dix. Enfin, il nota les sensations qu’il venait d’éprouver au lever du lit, juste après avoir fermé la baie vitrée. Mathis resta assis devant le cahier ouvert jusqu’à l’arrivée de sa mère vers midi. Il se leva avec plaisir et fit entrer dans la petite maison, la seule femme qu’il aimait.
Le samedi, comme le dimanche, étaient des jours sans fard et sans parfum. Cele ravit Mathis qui se laissait câliner par cette mère sevrée de tendresse et d’élan masculin. Cette femme, mettait un point d’honneur à changer un détail de sa toilette chaque fois qu’elle venait. Mais il n’était pas dupe, le petit tailleur gris était usé jusqu’à la trame. Il la félicitait cependant sur sa toilette et faisait mine de découvrir chaque fois sa tenue. En vérité, Mathis souffrait de ne pas gagner suffisamment pour offrir à sa mère plus de confort.
Pourquoi avait-il accepté ce nouvel emploi ? Il courait les petits boulots pour éviter à sa mère de se priver davantage. Il avait trouvé un travail intérimaire de janvier à avril dans une petite sociéte de déménagement. Il avait pu respirer à loisir les murs, les meubles, les gens. Il regretta soudain de ne pas avoir pris de notes à ce moment là. Aujourd’hui, son répertoire serait riche et chargé  d’impressions.
Ce travail lui plaisait, car il voyageait dans l’univers d’autrui et profitait de sa situation de subalterne pour rester anonyme . Il se présentait au nom de la société, de façon à ne jamais décliner son identité. Dans l’équipe, les hommes s’appelaient par leur prénom et ne posaient  pas de question . On lui avait demandé de s’inscrire en salle de musculation pour éviter les accidents  et être efficace. C’est comme cela qu’il rencontra Jérémie Tandieu , un adepte du body building. Celui-ci l’avait pris en main de manière amicale. Les deux nouveaux amis se rencontraient ponctuellement en salle le soir après le travail. Aujourd’hui, bien qu’il ait changé de boulot, Mathis continuait son entraînement musculaire et acceptait  de voir son ami au café de la poste. Cette déclaration amicale le touchait. Il avait pris le pli de vivre seul dans sa petite maison située à la campagne. Les conversations avec lui-même le dérangeaient bien moins que les contacts qu’il était forcé d’avoir à l’extérieur. Il n’avait jamais invité Jérémie chez lui, et avait même déclaré habiter chez sa mère pour éviter toute invasion même fortuite.
Pourquoi souffrait-il autant du contact avec le monde ?

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Je vis dans l'Ile de La Réunion depuis novembre 1970 et je m'y plais. J'ai fait toute ma carrière d'enseignante à La Réunion. J'aime dessiner, peindre, coudre, lire et écrire.