Le papillon cachou aux ailes mordorées
Plane sagement au dessus du genièvre
Il hésite et volette s’arrêtant un instant
Sur la menthe poivrée, et soudain, timoré
Agite sa parure aux volutes d’orfèvre.
Il se pose à côté d’un insecte rampant,
Et repart butiner les bosquets de rosiers
Aux teintes pêche clair ou blonde de l’osier.
L’arôme végétal de terre chaude sucrée
S’évade brusquement de ces voiles nacrées
Enveloppant d’éther le somptueux insecte.
Un trait de lumière, fulgurante, directe
Vient dorer les élytres de cuivre et de fer
Qui deviennent écarlate, d’un rouge d’enfer.
Sur les fruits d’oranger, la belle société
Dont les couleurs se fondent au feuillage roussi
Vient orner de rubans de rares étrangetés
Des toiles damassées en ocre de fassi.
Une brise marine exhale et parfume
Ce curieux équipage de voiliers colorés
D’une légèreté infinie de plume.
Et les petites tâches noires et vert-de-gris
Qui habitent la ronce malachite dorée
Se mêlent imprudemment aux chenilles velues
Pour happer le pollen des boutons fleuris.
Un joli paon du jour aux ocelles bleutés
Butine les orties de ses pattes poilues
Puis rejoint une abeille sur des nèfles suries.
Dans ce havre de paix, de mitoyenneté
S’envole vers le champ l’écaille cramoisie
Éventail sulfureux et brun d’Andalousie.
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