J'aurais pu dire: l'humour salvateur.
Quand l'esprit divague et balance des mots impossibles, des phrases qui n'ont de sens que pour celui qui les prononce. Cela devient de l'humour intimiste, une provision de rire intérieur qui revigore l'esprit et donne goût à la vie. La vie n'est pas si terrible, dans le fond. Doit-on croire que seuls les gens cultivés sont capables d'associer et de distordre des mots pour se comprendre? Pas du tout, on voit bien que des générations entières ont passé leur temps à fabriquer des mots pour se reconnaître. Je ne parle ici que du vocabulaire, pas des attributs vestimentaires ou autres agréments barbares. non, il s'agit pour beaucoup, même parfois, au sein d'une seule famille de déranger le sens usuel des mots et d'en donner une signification fermée aux systèmes de représentation extérieures . Alors seulement commence le rituel où chaque message est décrypté par l'ensemble sans condition . L'avantage du petit nombre augmente le plaisir des mots et chaque membre de la tribu peut ainsi déguiser sa phrase à l'extrême. Mais quel dépaysement, lorsque le groupe s'ouvre au monde extérieur!
Récemment j'ai été amenée à connaître une famille à l'humour salvateur. J'ai été initiée à l'humour créateur, celui du déguisement des mots ou des embellies fantastiques ,majestueuses, folles phrases superbes, que chacun goûtait à l'envie.
Peut-on être un puriste de la langue et accepter cette supercherie langagière? N'y a-a-t-il pas lieu de trembler qu'un des siens oublie la langue originale?
Et pourtant, j'ai connu des dialogues bizarres où chaque mot révélait les années de connivence dans des lieux sacrés. Quiconque écoutait un discours passait une frontière et pénétrait le monde difficile des initiés. Le voyage pouvait commencer.
personnages oniriques, imaginaires, mi humains, mi animaux, mi plantes, objets insolites pour bandes dessinées, tapisserie, linge. rubriques: décoration. Motifs pour tapisserie, chambre d'enfants. illustrations. Essais-nouvelles-feuilletons.
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Qui êtes-vous ?
- galane
- Je vis dans l'Ile de La Réunion depuis novembre 1970 et je m'y plais. J'ai fait toute ma carrière d'enseignante à La Réunion. J'aime dessiner, peindre, coudre, lire et écrire.
Maman
RépondreSupprimer1-Une journée ordinaire
Maman est dans la cuisine,ça racasse, j’entends frelasser du papier, ouvrir et fermer les placards, c’est l’heure du petit déjeuner : Elle mange debout, appuyée sur le plan de travail, sur lequel sont posés la théière en étain , les biscottes, le pot de miel ou la marmelade.Pas le temps de s’asseoir, papa va appeler pour son sempiternel chocolat.
Et voilà ! maman tape du pied. »Non mais, il me fait avaler de travers. »
Elle jette un coup d’œil par la fenêtre, et range les jumelles à regret.Le vieux grigou d’en face n’est pas là. D’habitude ce sale type se balade tout nu, exprès !
La clochette !
« Y a rien à faire, hein,Il n’a pas plus tôt ouvert l’œil qu’il veut être servi ; Il est pressé. J’te dis : il a du avaler un chronomètre. »
Et voilà, le jour commence, maman lance la machine à laver, sort le panier à roulette du placard, prépare sa liste, évalue les dépenses du marché, la viande, les légumes, et se présente devant papa qui sort les billets avec parcimonie du portefeuille.
Soupirs de maman ; papa regarde sa montre. Il mange à midi !
« Tu penses, je vais encore devoir courir comme une dératée, et pour finir si je n’arrive pas à l’heure, je vais me faire traiter de pauvre andouille, comme d’habitude ! »
Maman met son tailleur de laine anthracite et son manteau vert, elle part pour attraper le car en courant. Où achète-t-elle ses légumes ?« chez le même », la viande ? « chez le même ».
Comme d’habitude.
« Me voilà bien », il est midi un quart, et le pamplemousse n’est même pas au frais ! Vite on le presse quand même . maman mange ce qui reste de pulpe dans l’appareil. On n’a jamais le temps de rien faire dans cette maison !
On se dépêche, la salade de poivrons rouges, le steak, le deuxième bain de friture des frites….
-Tu ne manges pas ? comment ça il manque le sel ! j’ai pas mis la petite cuillère !
« qu’est-ce que tu veux, j’ai beau courir, j’avance à rien, c’est jamais bien ! la viande est rousinée !
Il va me rendre chèvre. Pendant ce temps les drôlesses pignochent, elles ne seront jamais prêtes pour partir à l’école !Tiens, les voilà qui ricassent maintenant.
Evidemment c’est froid,Florence, ça fait deux heures que tu chipotes ! si tu mangeais au lieu de lire à table ! « avec ta lenteur désespérante tu ferais mourir un régiment entier ! »