Un bruit
de vapeur sourde sournoise et étrange
Remonte
et se dilue et nimbe le cerveau
Il souffle
vaguement, se glisse sous la frange
Tressant
les idées noires comme des écheveaux .
Et les
mille fourmis qui tapissent la tête
Travaillent
assidûment à meubler la pensée
Elles
viennent se percher sur les digues secrètes
Refoulant
la marée qui les a offensées.
Et le
fort intérieur se remplit et se meurt
Noyé sous les reflux tapageurs et acides
Il passe
dans l'esprit les plus mauvaises heures
Attachées à brandir les nuances perfides.
Aussi le
gris feutré des matins sans saveur
Adoucit
les humeurs de nos élans fragiles
Il pose
sur l'instant comme ultime faveur
Des
moments de répit et nous rend plus docile.
Comme un
doux pansement un parfum de lilas
Embaume
le salon grisant l'âme meurtrie
Il monte
des idées de certains falbalas
Dont on
ne peut plus faire évidemment le tri.
Et la
torpeur revient bien plus noire qu'avant
Qui fait
sombrer le cœur dans un curieux naufrage
Elle
cache son démon sous un masque savant
Puis s'étale au grand jour de furieux déballage.